Plus de 72 000 personnes bénéficiant des programmes humanitaires de l'IRC dans l'Est de la RDC sont désormais en danger en raison de la diminution des fournitures et des financements.

Alors que les pourparlers progressent vers un éventuel accord de paix dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), l'International Rescue Committee (IRC) met en garde contre une rupture médicale critique qui prive des milliers de personnes déjà vulnérables de l'accès à une aide essentielle, en particulier aux services de lutte contre la malnutrition aiguë et de soutien aux victimes de violences sexuelles.

À ce jour, l'IRC est venu en aide à plus de 72,000 personnes dans le cadre de la crise humanitaire. Le manque de médicaments essentiels, l'accès limité à l'aide humanitaire et la diminution des financements mettent gravement en péril la continuité de cette aide et la vie des populations déplacées.

Les établissements de santé du Nord et du Sud-Kivu sont débordés et à court de fournitures. Beaucoup ne sont plus en mesure de fournir les services essentiels, notamment les soins de santé primaires, le soutien nutritionnel et les soins de santé sexuelle et reproductive. Au centre de santé d'Hébron, dans la zone sanitaire de Karisimbi, par exemple, le personnel de l'IRC rapporte avoir dû refuser des survivantes de violences sexuelles en raison d'une pénurie de médicaments prévenant l'infection par le VIH et les grossesses non-désirées. Les orientations vers d'autres cliniques sont vaines, car les stocks dans tout le pays sont dangereusement bas.

Les stocks de lait thérapeutique destiné aux enfants atteints de la forme la plus mortelle de malnutrition sont épuisés dans plusieurs zones sanitaires, ce qui compromet gravement le traitement des enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère.

Le Dr Lievin Bangali, coordinateur principal de la santé de l'IRC en RDC, a déclaré :

« La situation est déchirante. Cette rupture survient à un moment où le nombre de cas de violence basé sur le genre augmente de façon spectaculaire, malgré qu’ils ne soient pas toujours signalés. Chaque fois que les stocks s'épuisent ou que l'aide est retardée, la vie des enfants est mise en danger, les survivants de violences sexuelles se retrouvent sans soutien et la santé publique se détériore.

Nos centres de santé à Goma sont dangereusement à court de vaccins pour enfants et nos stocks actuels en médicaments essentiels connaissent déjà des ruptures, par exemple il n'y a plus d'anti-paludéens ni de sirops antibiotiques. Des milliers d'enfants risquent donc de mourir en l'absence de traitement approprié.

L'IRC reste déterminé à poursuivre ses efforts pour soutenir les communautés vulnérables en RDC. Nous demandons instamment la levée des obstacles à l'accès humanitaire afin de rétablir les chaînes d'approvisionnement vitales, et appelons nos partenaires à fournir un financement immédiat pour les efforts en matière de nutrition, de santé primaire, de vaccination et de protection afin d'éviter de nouvelles pertes en vies humaines. »

L'effondrement des infrastructures médicales est dû aux contraintes sécuritaires dans les zones sanitaires où l'accès à l'aide humanitaire est limité, aggravé par la fermeture continue des aéroports et une forte baisse des fonds humanitaires déjà insuffisants. La perturbation de l'approvisionnement en vaccins entrave encore davantage le rétablissement des enfants qui ne sont pas à jour dans leur calendrier vaccinal ou qui sont sous-vaccinés, ce qui entraîne une augmentation des décès évitables.

Malgré ces besoins croissants, l'aide humanitaire reste gravement sous-financée : en avril 2025, le Plan d'intervention humanitaire 2025 (HNRP) n'était financé qu'à hauteur de 9 %. L'IRC appelle les bailleurs de fonds à s'engager à venir en aide à des milliers de personnes qui ont besoin d'une assistance humanitaire.